Les Auvergnats de Paris

  Au milieu du XIXème siècle, la misère était grande dans les campagnes et plus spécialement en Auvergne. Le climat rude façonnait des hommes solides et vaillants, habitués aux pénibles travaux des champs et aux longues journées de travail. La généralisation de la mécanisation et l’attrait de Paris, bien que très éloigné ont contribué à l’exode rural. Les premiers migrants partaient à pieds, puis, au fil des années, le trajet vers la « terre promise » que représentait Paris s’est fait en train.

Les trains arrivaient gare de Lyon aussi tous les émigrés du "Plateau Central" se sont-ils regroupés autour de la Bastille. N’ayant pas de qualification, les Parisiens leur laissaient les métiers les plus ingrats et les plus difficiles.

C’est ainsi que les premiers Auvergnats ont été frotteurs de parquets, cireurs de chaussures, récupérateurs de métaux. Les Corréziens étaient cochers de fiacres, les Cantaliens ferrailleurs, les Aveyronnais laitiers nourrisseurs et certains arrondissaient leur fin de mois en allumant les réverbères.

Pour survivre à l’éloignement de la famille, ces provinciaux se sont regroupés autour de la musique et d’un instrument commun la cabrette de forme différente selon qu’elle provenait de l’Auvergne, du Limousin, du Gévaudan ou du Rouergue. Afin que tous puissent s’accorder et jouer ensemble, plusieurs fabricants imaginent une cornemuse inspirée de la musette de cour, mais simplifiée, un hybride entre la cornemuse de berger et la musette.


Ainsi sont nés les bals organisés par les Auvergnats, appelés d’abord « bals des familles », puis « bals à la musette», et enfin « bals musette » De plus en plus nombreux et désireux de ne pas perdre leur langue, leurs danses et leurs chants, ces habitants du Massif Central ont fondé des Amicales et des groupes folkloriques.


Depuis sa création en 1927 La Bourrée Montagnarde s’est attachée à conserver les arts et traditions populaires en transmettant les danses, chants et costumes de la fin du XIXème.

Les folkloristes sont originaires des départements qui composent le Massif Central, c’est-à-dire : Aveyron – Cantal – Lozère – Corrèze – Haute-Loire – Puy-de-Dôme et Lot et sont vêtus de costumes bourgeois ou paysans rencontrés dans ces campagnes entre 1850 et 1900.